Fard scénique et vieillles casseroles (Photo Daniel Faurie)

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Rigolo ? La scène se passe l'autre jour dans un restaurant de la Rade, pas plus réputé qu'un autre. On entre: mauvaise pioche ! Ca se renifle vite.  Salle quasi vide, serveur Kakfaien qui déboule des cuisines, surpris. Manquent juste les caméras pour tourner un remake du "Corbeau". On s'assoit (enfin !). La carte vient, mais pas l'eau fraîche, ni même le pain. Deux verres à table, mais pas ce petit bout de beurre salé pour accompagner si bien l'hypothétique bout de pain.
Qui n'a pas lu les affres proustiennes du côté de chez Swam ne saurait déguster la lecture de la carte des lieux, truffée de subtilités longues comme un jour sans pain (qui tarde à venir).
Passons sur les plats en eux mêmes qui, comme le nom du lieu gourmand, valent la charité de ne pas les nommer, au moins, et de ne pas s'attarder : triste " carpaccio de la mer" si vite décongelé que son odeur de vase subsiste sur table,  viande sans âme escortée de son énervante pissette de vinaigre relevée au Carambar chaud, posée par le Maître en volutes un peu folles pour "signer" son oeuvre.
Pour finir ? "Trio" de fromages encore froids sur assiette gelée aussi, et son idiote confiture Basque qu'on ne sert, là bas, qu'avec des brebis des Pyrénées un peu secs. Pas fous, les "gars d'en bas", qui sont quand même allés pêcher la morue bien avant ceux de Paimpol.
En guise de dessert, puisque nous quittâmes ce lieu sans autres regrets, ci-joint cette image émouvante de plats d'antan qui jadis encore faisaient la gloire de tables d'ici et d'ailleurs, sincères et vraies, où le repas de baptême ne tournait pas forcément au piège à gogo et celui de fiancailles au plus mauvais présage
Gloire à Daniel Faurie, surtout, l'auteur de ce montage d'images, qui donne encore envie d'aller au restaurant pour "la fiancaille des petits".
Marie Périssé