Les origines du monde de Dominique Haab-Camon

Pudique, Dominique ? Non ! Pressé ? Non plus ! Dominique Haab-Camon peint sans trop se poser de questions sur ce que deviendra sa toile. Comme un papa patient guidant les premiers pas de son bébé sans réfléchir au futur métier de l’enfant, Dominique Haab-Camon pose ses couleurs sur ses toiles en attendant qu’elles « vivent ».

Dominique peint des corps de femmes ou la rouge lave qui s'en va de la terre. Pareil ! C'est de la vie qui vient. On dirait un médecin d’antan faisant venir l’enfant. Tout est beau, calme, respectueux, dans cette vie qui vient, par touches, à travers des toiles.  On dirait que l'artiste a assisté lui-même à la naissance de son enfant. Que plus rien, désormais, sauf son travail, ne le guérira d'un tel bonheur à partager.

Sur ses toiles, les seins de femmes sont plus beaux que des vrais. Les ventres féminins sont idéaux. Ses couleurs de laves rassurantes. C'est un hymne à la vie.

Pas pudique, Dominique ? Et alors ! Gustave Courbet ne l’était pas non plus. Sa toile de femme nue, lascive et désirable, son « Origine du monde », lui valut les pires affres de la censure avant la gloire.

Sauf que Courbet ne peignait pas sur la Rade tandis que l'atelier de Dominique Haab-Camon est à Lanester. La différence est là.

De passage sur la Rade l’été 2013, François Hollande a fait montre lui aussi d’un bon goût précurseur : Il a choisi de ramener à l'Elysée une des toiles de notre peintre de Lanester.

Issue plus glorieuse, quand même, que les faux placards où Jacques Lacan cacha longtemps le tableau censuré du maître Courbet.  On ne le dira jamais assez: la différence est dans la Rade.